En haute montagne, les crêtes glacées et battues par les vents, sont constellées de coussinets verts tendre ponctués de minuscules fleurs roses.
C’est le silène acaule. Ce qualificatif, littéralement sans queue, lui est improprement attribué. Cette dernière existe bien, mais est invisible au regard.
Le silène acaule développe une remarquable adaptation aux conditions extrêmes de la haute montagne.
Sa forme sphérique limite l’évaporation. Elle est indifférente aux chutes de pierre ou à l’écrasement intempestif par le pied du randonneur.
Ses racines plongent jusqu’à un mètre de profondeur dans les anfractuosités du rocher
Autophage, il s’alimente de ses propres parties mortes.
Le silène acaule est une véritable forêt miniature.
La densité de son feuillage développe sous son couvert un véritable micro climat. Jusqu’à dix degrés de différence avec l’extérieur.
De nombreux insectes, champignons et autres organismes vivants profitent de cet abri gracieusement offert par dame nature
La longévité du silène acaule est remarquable. Il peut vivre jusqu’à cinquante ans. Certains avancent même un siècle. Sa croissance est lente. Les premières fleurs apparaissent vers la dixième année. Pas moins de vingt ans sont nécessaires pour qu’il entre en pleine floraison.